Savoir gérer ses émotions quand on quitte une entreprise, vaste programme nous diriez-vous !
Effectivement, la fin d’une aventure professionnelle est souvent un moment d’émotions fortes : on sait qui on laisse derrière soi et l’on a un peu mal au cœur de quitter ses collègues et ses habitudes. Mais dans le même temps, on est souvent à la fois un peu inquiet de ce qui nous attend ensuite, hors les murs de son employeur. Et cela, même si c’est un projet exaltant.
Certes, on essaie de faire cohabiter les émotions dans l’entreprise, mais est-ce bien possible ?
On vous donne donc quelques clés pour apprendre à gérer vos émotions quand on quitte son entreprise. Histoire d’être zen dans cette période de transition.
Être factuel
Un départ de l’entreprise via une rupture conventionnelle est souvent une belle opportunité de passer à un autre projet qui vous tient à cœur : une reconversion pour changer de métier par exemple, un projet d’entrepreneur à réaliser, une association à monter …
Certes, mais ce projet correspond à votre futur. Si vous souhaitez le partager avec vos collègues, vous en avez le droit. Mais tenez-vous en aux faits et aux éléments concrets. Ceci est juste un conseil pour vous éviter les jalousies et aussi les déconvenues si par le plus grand des hasards, on en venait à vous piquer votre idée ou à vous copier…
Ne pas laisser trop paraître d’émotions dans l’entreprise
Bien sûr, pendant la période qui précède votre demande de départ et dans ces moments de validation de votre rupture conventionnelle, vous allez avoir des hauts et des bas.
Des coups de boost en pensant à votre projet futur avec un peu d’excitation dû à l’adrénaline ! Des coups de chaud en vous rendant compte de tout ce qui vous attend avant de faire prendre une bonne tournure à votre départ de l’entreprise.
Des craintes à l’idée que votre projet ne puisse pas aboutir, des atermoiements par rapport à la décision que vous prenez de quitter votre entreprise….
Tout cela est normal, c’est aussi cela la vie professionnelle (et la vie tout court) !
Evitez juste de verbaliser ou d’exprimer trop fort vos désillusions sur le monde de l’entreprise ou sur votre envie de partir. Ce n’est pas le lieu ni le moment pour le faire. Et cela risque de se retourner contre vous. L’effet contagion dans l’entreprise qui pourrait en découler risquerait de vous être attribué : on vous accuserait d’avoir monté vos collègues contre l’entreprise. Et cela pourrait aussi nuire à votre projet de départ. Alors, chut ! Gardez vos sautes d’humeur ou vos émotions à l’extérieur de votre entreprise. Cela vous servira, vous verrez !
Se concentrer sur ce qu’il vous reste à accomplir dans l’entreprise
Avant de quitter l’entreprise, vous allez être pas mal sollicité par les gens qui veulent avoir du temps. Il vont sans doute vouloir refaire le monde et tout savoir sur vos projets votre départ. Il y aura aussi quelques parasites avec des personnes qui vont vous prendre votre temps et vous faire perdre votre temps et votre énergie.
Et c’est normal car vous avez passé du temps avec des gens que vous allez quitter ou moins voir.
Evitez donc les sollicitations qui ne vous apporteront rien de personnel ou pas grand-chose à un niveau professionnel. Concentrez-vous sur ce qu’il vous reste à accomplir dans votre entreprise : la passation que vous devez faire auprès de votre collègue, le dossier que vous devez présenter avant de quitter la société…
C’est cela votre objectif du moment. Les atermoiements autour de votre futur projet, les querelles de vos collègues actuels, ce ne sont pas les préoccupations qui devraient vous occuper l’esprit.
Garder votre joie pour ceux qui comptent
Si vous avez envie de vous réjouir de ce qui vous arrivent avec vos collègues, faites-le avec ceux dont vous êtes vraiment proches. Assurez-vous d’être en petit comité pour vous confier auprès de la ou des rares personnes en qui vous pouvez avoir confiance. La logique est d’éviter de propager des nouvelles qui risquent de se retourner contre vous et de vous porter préjudice.
Confiez-vous donc de façon adaptée, pour éviter d’être jugé(e), blessé(e) ou jalousé(e)…
Si vous laissez trop exploser votre joie, on risque de penser que vous n’avez plus grand-chose à faire de votre entreprise actuelle.
Là aussi, prenez gare à ce que vous révélez, car si vous en dites trop, vous risquez de vous en mordre les doigts.
Un conseil personnel : lors de mon parcours de demande de rupture conventionnelle auprès de mon ancien employeur, je n’ai confié mon projet à personne dans l’entreprise. Je me suis cantonnée à évoquer avec mon conjoint seulement mon projet et mes démarches pour obtenir une rupture conventionnelle. D’une part, c’était parce que cela impliquait notre famille et risquait d’avoir des incidences sur notre mode de vie, nos revenus et notre organisation familiale. Et d’autre part, j’avoue avoir été méfiante tant que mon projet n’avait pas été validé par mon employeur que le fait d’en parler y porterait préjudice.
C’est humain de vouloir en parler mais gare à vous ! Sans être superstitieuse, je me disais que si d’autres personnes étaient dans la même démarche, et que cela se savait, cela risquait de me mettre en concurrence voire en difficulté. Et cela s’est révélé vrai ! Ainsi, une fois ma demande de rupture conventionnelle obtenue, je me suis rendue compte qu’une autre personne de mon équipe avait fait la même démarche. Son projet n’a malheureusement pas été retenu, alors que le mien l’a été. Chaque projet a son propre contexte, alors protégez-vous !
On n’est jamais assez prudent dans l’entreprise car les choses finissent toujours par se savoir, comme dans tout milieu.
« Un secret n’est plus un secret à partir du moment où tu le confies, même à un seul individu. A partir de là, ça appartient au domaine public. » comme l’évoquait Douglas Kennedy dans son livre « Quitter le monde »
Dans le milieu familial, ce n’est pas toujours facile de savoir si l’on doit parler de son projet à ses proches et comment le faire.
Alors soyez prudent pour que votre projet devienne réalité !